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  • Rachida Benferhat, experte en entrepreneuriat :«Nos entreprises ont besoin d’un soutien sur le long terme»

    Dans cet entretien, Rachida Benferhat, experte en entrepreneuriat et gérante de l’entreprise A-PHI solutions, estime que la PME algérienne a bien évolué ces dernières années mais a besoin, néanmoins, d’un soutien sur le long terme pour se développer davantage.

    Comment évaluez-vous la PME algérienne ? Est-elle aux normes, compétitive ?

    La PME algérienne a beaucoup évolué ces dernières années. Beaucoup d’entreprises sont déjà certifiées aux standards nationaux et/ou internationaux. Certaines ne le sont pas et pourtant elles fournissent de bons services et des produits de qualité. N’empêche que si l’on souhaite s’épandre à l’international, la certification est une condition sin qua none. Car elle permet à l’entreprise de se maintenir au niveau attendu et d’accéder aux appels d’offres les plus exigeants en matière de normes. Ce ne sont pas toutes nos PME qui sont compétitives car il y a un manque de concurrence sur le marché. Nos entrepreneurs ne doivent pas hésiter à se lancer et à créer de la concurrence sur le marché. Cela ferait du bien à notre économie nationale. Sur le plan international, la concurrence permettrait de challenger nos voisins, la Tunisie et le Maroc. En outre, quand les entreprises se sous-estiment, pensant qu’elles ne sont pas prioritaires dans les appels d’offres, cela freine aussi la compétitivité. Il s’agit surtout des appels d’offres à l’international où parfois, dans certaines activités, ce sont, il faut le dire, les prestataires étrangers qui sont favorisés, dans le domaine du logiciel notamment. Pour qu’elles puissent concurrencer les entreprises internationales, nos PME sont appelées à se développer à l’international, à renforcer leurs capacités à l’export et, donc, à se professionnaliser.

    A votre avis, de quoi nos PME ont-elles le  plus besoin ?

    Elles ont besoin d’un soutien quand le pays traverse une crise, comme c’est le cas actuellement. L’État doit rester proche des entreprises pour les aider à relancer leurs activités afin qu’elles ne  disparaissent pas. Mais elles ont besoin d’un autre soutien sur le long terme non seulement de la part de l’Etat mais aussi des grandes entreprises. Ces dernières pourraient aider les plus petites en les sponsorisant par exemple. Pour son expansion, l’entreprise algérienne pourrait aussi chercher des financements à l’international. Pour les start-ups-, les incubateurs sont un élément de soutien de premier choix. Toutefois, le plus important dans tout cela, c’est la continuité, l’accompagnement pour renforcer la compétitivité chez ces entreprises.

    Que faut-il faire à votre avis pour que les PME aient plus accès aux marchés, publics surtout ?

    Plus les PME sont compétitives et plus elles auront de chances d’accéder à ces marchés. Il faut qu’elles réussissent à se mesurer aux autres entreprises locales ou étrangères, à participer à des concours, aux manifestations et salons, qui leur permettraient de mettre en avant leurs innovations et leurs nouveautés.

    Les PME sont appelées à constituer des entreprises communes (groupes) pour créer une valeur ajoutée et augmenter les gains, notamment dans le domaine agricole et des industries de transformation. Qu’en pensez-vous ?

    Absolument ! C’est une excellente suggestion. Ce type de regroupements donnera aux entreprises plus de chances d’obtenir des marchés et d’être plus visibles, surtout si elles sont de tailles intermédiaires. Il sera nécessaire, cela dit, qu’elles se regroupent dans chaque secteur, se constituent en pôles par type d’industrie ou agricole. Ainsi, leur position sera renforcée et elles pourraient représenter ainsi une force face aux demandes au niveau national et international.

    SOURCE : journal Horizons

    Date de publication : 5 Jan 2022

    Auteur : Farida Belkhiri

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